Le 23 mai, l’Association nationale des préparateurs techniciens en pharmacie d’officine (Anprep) a été créée.
Ce nouvel acteur s’est donné pour missions de répondre efficacement à toutes les questions des préparateurs, de centraliser les informations sur la profession et de la faire évoluer… avec vous !
Un article d’Annabelle Alix publié dans Porphyre de juillet/août 2023 avec l’aimable autorisation
Les préparateurs ont la ferme intention de sortir de l’ombre. Après l’Association nationale des préparateurs en pharmacie d’officine (Anppo), créée en août 2020 pour porter en urgence la voix des préparateurs sur le front de la crise Covid-19 mais oubliés des pouvoirs publics, une nouvelle organisation a vu le jour en mai, l’Association nationale des préparateurs techniciens en pharmacie d’officine (Anprep). Dix préparateurs, la plupart issus de l’Anppo et forts de cette expérience de terrain, en sont à l’origine. Les objectifs sont de « centraliser les informations sur le métier, de répondre rapidement et avec précision aux questions sur la pratique, de créer du lien entre les préparateurs, de défendre la profession en pleine mutation et d’obtenir une meilleure reconnaissance », explique son président, le préparateur Damien Chamballon .
Informer et aider
La crise de la Covid-19 officialise le mal-être d’une profession oubliée mais très mobilisée. Épuisés, excédés, les préparateurs
sortent du silence, se rassemblent. Une poignée fonde l’Anppo, qui tente alors de faire remonter les problématiques du
terrain. Elle réceptionne « des questions quotidiennes sur l’exercice du métier, la réglementation, les problématiques rencontrées avec l’employeur…, rapporte Jérôme Heurtier-Hernandez, désormais vice-président de l’Anprep, sans être véritablement structurée pour y répondre car ce n’était pas son objet initial ».
Jérôme quitte alors l’Anppo pour se consacrer entièrement à son nouveau projet. Il contacte d’anciens membres de l’Anppo,
qui adhèrent à l’idée. L’Anprep se forme, avec pour objectifs de « centraliser les réponses aux nombreuses questions des
préparateurs, via l’intervention en ligne, chaque semaine, d’un professionnel qualifié : avocat en droit du travail, comptable
pour la thématique paie, psychologue pour les besoins liés à la souffrance au travail, etc. », développe Damien Chamballon.
Les interventions resteront disponibles en replay sur l’onglet FAQ. Le site Internet de l’Anprep aiguillera également les adhérents vers les sources d’information fiables : convention collective, etc. En parallèle, un forum réservé aux préparateurs et construit par Francis Liaigre, préparateur à la retraite et fondateur du forum Pharméchange, offrira un espace d’échanges entre pairs, pour les partages d’expériences, les offres d’emploi ou autres informations générales. Une section sera dédiée aux apprentis.
Avancer ensemble
Difficile d’être à l’écoute des problématiques métier, tout en restant sourd à ce qu’elles dénoncent. « Un manque criant
de reconnaissance », lâchent en choeur les membres du bureau de l’Anprep. « Les avantages consentis aux professionnels de
santé disposant d’une carte en contrepartie de leur investissement ont marqué nos esprits : priorité à la pompe à essence en
période de pénurie, garde d’enfants pendant la crise sanitaire… Le préparateur doit être considéré de la même manière », développe Damien Chamballon.
À l’Anprep, un annuaire des préparateurs verra progressivement le jour. Un moyen de les recenser pour montrer leur poids et
mieux les faire exister aux yeux de tous. L’association entend aussi, à son tour, frapper aux portes des ministères, des syndicats de salariés et de pharmaciens et des facultés, intégrer les commissions de travail aux côtés des autres acteurs de la pharmacie et défendre la profession. Les propositions pour faire évoluer le métier iront dans le sens des vœux des adhérents, qui seront « consultés avant chaque action, avant chaque décision, via des sondages en ligne sécurisés », insiste Damien Chamballon.
Une place dans la vaccination
Quelques idées espèrent faire l’unanimité pour pouvoir germer, comme « la valorisation systématique des certificats
de qualification professionnelle (CQP), légitime, puisqu’elle récompense un travail de qualité effectué par un professionnel
motivé qui s’est dûment formé pour cela, ou l’intégration aux nouvelles missions, desquelles nous sommes actuellement
exclus », reprend le président. « Nous avons eu accès illico presto à la vaccination contre la Covid-19, se remémore Christel Carol, vice-présidente de l’Anprep. À la suite de cette expérience, la vaccination se généralise à l’officine, mais nous aimerions être très vite autorisés à la pratiquer aux côtés des pharmaciens ». Damien Chamballon suggère : « Pourquoi ne pas l’ouvrir d’abord à ceux qui le souhaitent et qui ont suivi la formation diplômante ? » Maintenant que la loi Rist (voir Porphyre n° 598, mai 2023) est publiée et pérennise la vaccination par les préparateurs, le ministère de la Santé et de la Prévention va saisir la Haute Autorité de santé pour déterminer les vaccins que pourront effectuer les préparateurs et sous quelles conditions. «
L’association restera attentive à l’intégration des préparateurs aux nouvelles missions, ce qui favoriserait la pérennité et l’attractivité du métier, et nous serons force de proposition en ce sens », assure Damien Chamballon.
En toute transparence
Le nouveau président rappelle que « si la profession est dynamique, le turn-over est plus important que dans d’autres professions intermédiaires ». L’association compte donc analyser les causes des départs du métier de préparateur avant 29ans pour un tiers d’entre eux (voir Actus, Porphyre n° 587, juin 2022) – et de la pénurie. L’Anprep projette de suivre les effectifs
des jeunes en formation, des départs avant l’obtention du diplôme, et les taux de réussite au Deust et d’insertion professionnelle.
Pour l’heure, l’Anprep, qui se veut « créée par des préparateurs, pour les préparateurs et avec les préparateurs » vient de mettre son site en ligne. Indépendance et transparence seront ses maîtres mots et l’association aspire tout particulièrement à communiquer au maximum, avec « une actualité chaque mois informant les adhérents des actions du mois suivant ». Qui rejoint le mouvement ?
Annabelle Alix Porphyre N°600 du 4 juillet 2023
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