C’est à la sortie de la guerre, sous la présidence de Félix GOUIN alors président du Gouvernement provisoire de la République française que la loi du 24 mai 1946 définit et délimite les activités du préparateur en pharmacie en France. Elle élabore un diplôme et définit un statut. L’exercice de la profession est réglementé.

Statut des préparateurs en pharmacie

Art. 1er. — Tout pharmacien diplômé à l’autorité à se faire aider dans son officine par un ou plusieurs préparateurs en pharmacie.

Art. 2. — Est qualifiée préparateur en pharmacie, toute personne âgée de 20 ans résolus, titulaire du brevet professionnel institué par de présentations.

Art. 3. — Les modalités d’apprentissage, la création et le fonctionnement de cours de perfectionnement pour la préparation du brevet professionnel, ainsi que les programmes et les épreuves d’examen en vue de sa délivrance, sont fixés par un décret pris sur le rapport du ministre de la Santé publique et de la population et du ministre de l’Éducation nationale, après avis d’une commission composée de :

— Quatre représentants du conseil supérieur de la pharmacie, choisis, autant que possible, parmi les pharmaciens d’officine ;

— Deux inspecteurs de l’enseignement technique ;

— Deux inspecteurs en pharmacie ;

— Quatre représentants des syndicats de préparateurs en pharmacie désignés par les organisations les plus représentatives.

Art. 4. — Les préparateurs en pharmacie sont habilités à préparer tous médicaments, sous toutes formes, à manipuler toxiques et stupéfiants et, plus généralement, tous produits destinés au traitement des maladies humaines, animales ou végétales.

Ils exécutent les manipulations sous la responsabilité et le contrôle effectif et personnel d’un pharmacien, leur propre responsabilité pénale demeurant engagée.

Art. 5. — Les préparateurs en pharmacie ne peuvent, en aucun cas, se substituer à la personne du pharmacien, quant aux prérogatives attachées au diplôme de pharmacien et quant à la propriété des officines.

 

apothicaire

Mais la genèse de notre métier est bien antérieure et très liée à l’évolution du métier de pharmacien.

Avant 1777, sous l’ancien régime, les apothicaires se faisaient aider par des apprentis et des compagnons qu’ils formaient eux-mêmes. Ces apprentis devenaient eux-mêmes apothicaires au bout d’un apprentissage pouvant durer parfois jusqu’à dix ans.

La loi du 21 germinal an XI instaure un examen national et officiel pour devenir pharmacien avec deux voies possibles : soit 3 ans d’officine et 3 ans de cours dans les écoles de pharmacie, soit 8 ans d’officine et un jury départemental composé de professionnels de santé validé.

Le décret du 22 août 1854 rend obligatoire le statut de bachelier pour effectuer le stage de pratique officinal et définit deux niveaux de diplôme : le pharmacien de première classe dans le premier cas (celui intégrant 3 années de cours), le pharmacien de deuxième classe dans le second (en ramenant à 6 ans ce déroulé de formation mais en y ajoutant une année de cours).

L’obligation d’être bachelier réduit considérablement les possibilités de recrutement. Les pharmaciens s’organisent pour former des « aides-pharmaciens », mais sans que ce statut n’ait de reconnaissance officielle. De plus le nom donné à ces auxiliaires varie d’une région à l’autre.

Le 17 avril 1907 le nom de « préparateur en pharmacie » est voté et adopté ce qui constitue une première reconnaissance officielle validée par le ministère du travail.

Dès lors les syndicats poursuivent le combat engagé depuis 1900 pour obtenir l’obtention du titre de préparateur en pharmacie et la création de deux examens : un certificat d’aptitude professionnel suivi d’un brevet professionnel.

Il faudra attendre la loi du 24 mai 1946 pour que leurs vœux soient exaucés.

Face à l’évolution de leur métier et la diminution de la préparation, les préparateurs souhaitent obtenir officiellement le droit à la délivrance des médicaments, fonction qu’ils exercent déjà. Le 8 juillet 1977, une loi est promulguée autorisant les préparateurs « à seconder le titulaire de l’officine et les pharmaciens qui l’assistent dans la préparation et la délivrance des médicaments ».

La formation s’articule en 3 années de préparation du CAP d’aide préparateur complétées de deux années de préparation au BP de préparateur en pharmacie.

A partir de 1980 et jusqu’en 2004 la formation est constituée d’un CAP en deux ans, d’une mention complémentaire d’un an et d’un BP préparé en deux ans.

L’Arrêté du 10 septembre 1997 définit un nouveau référentiel pour l’obtention du diplôme de préparateur en pharmacie qui sera effectif pour la session 1999. A partir de 2000 CAP et mention complémentaires seront supprimés. Le BP se prépare en deux ans.

Les principales modifications portent sur :

  • Le contenu du référentiel d’éducation en relation avec un nouveau référentiel d’activités professionnelles.
  • Une modification des prérequis permettant de préparer le diplôme
  • Une nouvelle organisation de l’examen.

Quelques modifications sont apportées par les arrêtés du 24 novembre 2003 et celui du 4 juillet 2013 sur l’organisation des épreuves, en particulier l’épreuve pratique.

La dernière grande réforme est celle de la suppression du Brevet Professionnel de préparateur en pharmacie publiée par Arrêté du 17 octobre 2022 dont la dernière session sera celle de 2024 avec une session de rattrapage en 2025.

En cas d’échec en 2025, les derniers candidats encore ajournés au BP préparateur en pharmacie pourront demander à poursuivre un cursus adapté en DEUST préparateur/technicien en pharmacie, sous réserve de l’avis favorable de la commission pédagogique de l’UFR de pharmacie où l’étudiant souhaite s’inscrire.

Les premières accréditations dates du 15 juin 2021 date à laquelle 12 universités ont obtenu la certification pour organiser la formation.

Toutes les informations sur l’organisation de ce nouveau diplôme sur France compétences.

Le DEUST de Préparateur/Technicien en pharmacie apporte de nombreuses améliorations de formation. L’intégration au parcours universitaire permet d’envisager d’autres développements de notre profession. Par exemple, une licence professionnelle pourrait voir le jour permettant une spécialisation officinale, hospitalière ou industrielle de Préparateur/Technicien supérieur en pharmacie.

Crédit photo : Pixabay

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